Sunday, June 2, 2013

Une lettre ouverte à Salvador Dalí


Cher M. Dali :


 

J’ai lu presque tous vos livres. J’ai acheté un grand bouquin qui contient tous vos tableaux que je ne range jamais dans mon bureau. Je vous ai même cherché parmi les pages d’autres auteurs… je vous poursuis partout… Obsession ? Je ne sais pas. D’ailleurs, il me faut beaucoup de poésie pour vous révéler l’importance que vous avez pour moi.

Toutefois, ils m’ont averti que vous étiez fou. Et d’habitude la folie est comme le sourire, contagieuse. C’est faux ! Vous n’étiez guère fou. Mais pire. Vous étiez un homme qui essayait de se faire passer pour un fou et qui a fini par devenir un « Pervers polymorphe retardaire », comme vous le disiez vous-même. Oui, vous étiez plus qu’un fou, vous étiez malade. Sans que vous le sachiez, je me promenais avec vous dans les zones les moins éclairées de votre pensée. Je connaissais bel et bien les dangers de vos impulsions ; car c’était moi ce petit être qui se manifestait dans tous vos œuvres. J’étais votre Dullita que vous vouliez jeter du haut du Moulin de la Tour. J’étais l’ombre de Gala, qui luttait jour et nuit pour tuer les démons qui habitaient votre tête et votre corps... Mais malgré tout, je ne peux qu’apprécier la richesse de votre imagination, votre intelligence intuitive, et votre liberté folle, pleine d’élan de la nature et de spontanéité. Grâce à vous, j'ai appris à davantage comprendre mon moi secret, qui cherche à toute occasion à s’échapper du normal, de l’acceptable, de l’admis. Grâce à vous, j’ai osé porter mes os au-dessus de ma peau, me raser complètement les cheveux, pousser une moustache, porter mes chaussures sur ma tête et marcher toute nue dans les rues.

Sans doute vous êtes en train de lire ma lettre avec ce regard tyrannique et un air de plus en plus orgueilleux, mais vous avez tout le droit. M. Dali, vous possédez le don d’inspirer, et pour cette raison, toute l’Humanité vous doit beaucoup, y compris moi-même.

 

 

2 comments:

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  2. A true inspiration. In his rhizomatic thinking, we instigate a nomadic aberration of lucid dreams, of automatic writings, of books with infinite pages, of words of unending signifiers, least endless signifieds.
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    Yet, as tantalizing as it may be, it runs in the blood.

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